•  Pour la 9 ème édition de l'Antre du Livre, un réel succès. 

    l'excellent salon du livre d'Auriol, l'Antre du Livre, janvier 2024

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  • C'est avec plaisir que je reviens, comme chaque année, présenter mes ouvrages dans ce salon du livre si sympathique.

    J'y serai avec tous mes romans de Provence, dont le tout dernier qui s'intitule, 

    Bienvenu, le berger du Garlaban, clic.

    Auriol, l'Antre du Livre 2024

     

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  • J'y serai avec tous mes romans de Provence, dont le tout dernier qui s'intitule, 

    Bienvenu, le berger du Garlaban, clic.

     

    Le salon du livre du Castellet

     

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  • Le berger du Garlaban

    Dans le milieu du XIXe siècle, un jeune berger rentre de la guerre de 1870, natif des Alpes maritimes il pose son sac en Provence, à Marseille, puis dans les collines du Garlaban.

    Berger un peu poète, il va, tout au long de sa pauvre vie, graver les dalles de calcaire en gardant son troupeau de moutons.

    Il y laissera le témoignage de ses états d'âme, de ses rares joies, de son désespoir aussi, en 1879 il gravera une dalle de  cet épigraphe "ici en 1879 j'ai passé un hiver martyre".

    Le berger du Garlaban

    Marchons dans les collines du massif, allons rencontrer ce berger probablement un peu naïf, mais toujours sincère et honnête.

    Le berger du Garlaban, roman d'inspiration libre est tiré de l'histoire vraie de Bienvenu Pèbre, berger, qui nous a laissé de nombreuses gravures dans le massif.

    Le berger du Garlaban

     Ce roman "de nos collines", illustré de nombreuses photos est disponible à la vente auprès de l'auteur, et avec plaisir, une dédicace personnalisée sur simple demande. 

    • Sur cette page par la rubrique commentaires ou contacts ou par mail : calypso-13@hotmail.com
    • Ou sur la plateforme d'Amazon, mot clé : Jean Luc Fontaine + titre du roman.

     

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    Un extrait

    Bienvenu, débarquant du train, décide de poser son sac à Marseille :

    Quand la locomotive, crachant des volutes de fumée noire, entre sous la coupole de la rotonde circulaire de soixante-quinze mètres de diamètre de la gare Saint-Charles, il en reste ébloui, d’ici partent trente-six voies rayonnantes, sous une verrière magnifique aux montants d’acier ouvragé.

       — Mais où suis-je arrivé ? 

    Arrêt brutal du train, au coup de sifflet magistral du chef de gare, les portières s’ouvrent et tout le monde descend avec plus ou moins de facilité mais avec empressement. Les voix, les cris, sur le quai, lui disent qu’il est revenu dans le sud, l’accent est chantant, ici en Provence, même en s’engueulant, les gens semblent jouer la comédie. Dans les wagons de première classe, les belles dames issues de la haute bourgeoisie voire de la noblesse, vêtues à l’ancienne mode de robes à crinoline, sont aidées par les employés du P.L.M. qui s’empressent. 

    Les amples robes des dames restent coincées dans les portières bien trop étroites, même combat pour les chapeaux qui dégringolent des têtes altières devant se courber pour pouvoir s’extraire du wagon.

       — A partir d’ici, l’aventure commence, se dit Bienvenu emporté dans le tourbillon des passagers qui se précipitent en direction de la sortie, vers les bras accueillants d’un être aimé, d’un parent ou d’un ami. Les cochers fouettent les chevaux, en peu de temps l’esplanade du plateau Saint-Charles est redevenue déserte.

    Seul, avec son maigre baluchon, il descend le long chemin tortueux qui se faufile entre les bâtiments austères, ruelles en forte pente qui se dirigent vers le centre de la ville. 

    (La gare Saint-Charles, inaugurée en 1848, n'a alors pas d'accès direct au boulevard d'Athènes, il faut contourner les bâtiments du Petit Séminaire. Il faudra attendre 1927 pour que l’escalier monumental permette cette communication et donne à la grande gare Saint-Charles toute sa majesté. N.d.A.).

    Rapidement il se trouve sur une très grande et belle artère de trente mètres de large, il est dans la rue Cannebière, grouillante de vie, parcourue par un charroi incessant de chevaux tirant charrettes utilitaires ou de coquets buggies. Les Grands Cafés reçoivent une clientèle aisée et oisive qui vient se montrer dans ces établissements à la mode. Belles Dames chapeautées et aux vêtements mettant en valeur la cambrure des reins, messieurs en costumes noirs à jaquette longue et chapeaux hauts de forme descendent des calèches et s’y dirigent, un portier les accueillant avec respect.

    La rue Cannebière en cette fin de journée est l’endroit où il faut se montrer.

    (La rue Cannebière sera prolongée jusqu’à l’église Saint-Vincent de Paul, dite des Réformés, et se nommera Canebière seulement à partir de 1927, sur décision du Conseil Municipal. N.d.A.)

    Sur les larges trottoirs, il admire avec un peu d’amertume les élégantes au bras de ces messieurs à moustaches cirées et barbiche taillée en pointe, selon la mode lancée peu auparavant par l’empereur.

    Amertume car son esprit simple mais cartésien doublé de son bon sens paysan, lui glisse à l’oreille qu’ici, il n’est pas dans son monde, s’il veut trouver logement et pitance accessibles à sa bourse, il doit filer bien vite vers les ruelles plus sombres et probablement nettement moins propres, pour cela, pas besoin de plan de la ville.

    La magnifique rue Cannebière jouxte, à un jet de pierre, des rues bien moins lumineuses et peu fréquentées par les bourgeois voulant parader au bras d’une belle.

    Rues sombres, étroites et sordides, ne manquent pas, ici et là des femmes en tenue sans équivoque sont assises à califourchon sur des chaises de paille, outrageusement fardées elles distribuent des œillades coquines invitant « à monter », des enfants mendient une piécette mais sont prêts à détrousser le chaland avant de partir en courant. Il n’est plus dans un monde de fanfreluches, dans ces rues, la vie se gagne durement.

    Il s’est rapproché du port, en évitant l’axe principal. Les ruelles se croisent, toutes plus étroites les unes que les autres et où le soleil légendaire de Provence n’entre pas souvent.

    Un établissement gris et sale, une façade à la peinture écaillée, une pancarte indiquant qu’ici, on loge pour pas cher mais où il est précisé, « paiement comptant et d’avance ». Il entre, le prix correspond à ses possibilités. 

    Il aura un lit et un toit sur la tête dans une sorte d’hôtel où le miséreux en recherche d’un gîte pour la nuit, côtoie la chambre qui voit passer, à longueur de journée, les filles de joie ayant embarqué un marin faisant escale et en manque de caresses.

    La chambre, sans soleil, offre un lit misérable, un seau pour y faire ses besoins et qu’il devra descendre lui-même tous les matins lors du passage de la Tinette. Une cuvette à l’émail ébréché et qu’il doit remplir à la fontaine dans la rue lui permet une toilette sommaire. 

    En entrant dans la chambre, il pense :

       — Puces et punaises sont comprises dans le prix.

    Au rez de chaussée, le bar enfumé abrite un tripot où se jouent des parties de cartes qui se terminent bien souvent, tard dans la nuit, à coups de crans d’arrêt, quelquefois de révolvers.

    Bienvenu, n’est pas non plus de ce monde, mais au moins, pense-t-il, celui-ci est à la portée de sa bourse.

       — Je vais faire l’idiot du village, et tous me foutront la paix. Même ces filles, si tentantes qui essaient de m’attirer dans leurs bras, le temps d’une passe, je n’ai pas les moyens…elles m’aguichent mais je dois résister.

    Dès la première nuit, allongé sur son lit, dans cette chambrette d’où il entend le sommier grincer à intervalles réguliers dans la pièce voisine sous les coups de butoir du « marin en goguette » qui s’acharne sur une pauvre fille, il pense :

       — C’est ici que tu veux vivre Bienvenu ? toi dont le rêve était de garder les brebis dans les grands espaces des pâtures de montagne, respirant un air pur, buvant l’eau des sources, les yeux dans les étoiles ?

       — Pas si sûr, lui répond une petite voix aux accents bienveillants, tu n’es que de passage.

    Tous les matins, quand il part chercher du travail, la tenancière, derrière son comptoir, l’interroge du regard, il acquiesce et elle frotte son index contre son pouce, geste que tout le monde comprend immédiatement : « paye d’avance ta prochaine nuit mon garçon ! ».

    Ce matin, le temps est lumineux, un petit Mistralou balaie les miasmes des entours du port et fait voleter les jupons des filles. Bienvenu a le ventre creux mais il est confiant. 

    Il erre sur les rives du Lacydon, là où il y a de la vie laborieuse, donc de l’embauche. Son bras blessé lui fait encore mal, et bien que ce soit le gauche, il se sent tout de même diminué, ne pouvant accepter les travaux de force, li rabeirou, les portefaix, sont demandés chaque jour sur le port, mais il sait qu’il ne tiendra pas une journée entière à porter des sacs sur le dos pour décharger les grands navires qui sont amarrés.

    La mer lui fait peur, il ne la regarde que du coin de l’œil et seulement s’il ne peut faire autrement, alors de là à penser à s’embarquer…il n’y songe même pas, pourtant il y a de l’embauche.

    Il a faim, son ventre gargouille de désir en arrivant au coin du quai où li pessounièro, les poissonnières, volubiles et n’ayant pas leur langue dans la poche, hèlent la jeune servante venue faire les courses pour sa patronne et, à grands cris, envoient sur les roses la bourgeoise qui ose chipoter sur la fraîcheur du poisson. 

    Plus loin, les partisanes, ces revendeuses de fruits et légumes offrent au chaland, des paniers d’osier qui regorgent de produits du soleil, jamais de sa vie, il n’en a vu autant en un seul regard. Salades bien vertes, choux dodus, les teintes éclatantes des radis, carottes, navets et poumo d’amour, rivalisent de couleurs avec les pêches et abricots…Bienvenu ne sait plus où porter le regard…

       — C’est ça, une grande ville, et encore je n’ai pas tout vu !

    Une orange cabossée vient de rouler au sol, est-elle tombée, ou jetée volontairement ? il se précipite et, interrogeant la marchande du regard, il attend pour y croquer dedans.

       — On dirait que tu as faim, mon beau, lui dit-elle en riant.

       — Je n’ai pas mangé depuis hier soir, je dois économiser pour payer mon logement, je cherche du travail, mais avec mon bras, ce n’est pas facile.

    La partisane, son arrosoir à la main suspend son geste, elle était en train de rafraîchir ses laitues qui, avec ce soleil, font rapidement le mourre.

    Un coup d’œil sur sa vieille tunique de soldat la renseigne.

       —Tu reviens de la guerre ? 

       — Oui, j’étais prisonnier en Allemagne, je viens d’être rendu à la vie civile.

       — Tu faisais quoi, avant ? elle regarde le fruit abîmé et en souriant ajoute, eh vouaï, vas-y mange là cette arange, tiens, petit, prends aussi cet ambricot, regarde comme il est juteux et plein de soleil, c’est cadeau.

       — Je n’ai jamais mangé d’orange, c’est même la première fois que j’en vois une. 

       — Sur le port, mon bèu, tu trouveras de tout, et si tu es malin, ce sera pour pas cher.

    La partisane est une de ces femmes à forte personnalité, ce sont des travailleuses acharnées, elles achètent aux paysans des alentours de Marseille les fruits et légumes et les revendent, pour leur compte, aux ménagères marseillaises.

    Oranges et citrons, quant à eux, sont débarqués des navires et, chaque dimanche, la douane étant fermée, les capitaines organisent une vente sauvage et clandestine à ceux qui, montant à bord, devront se contenter de se remplir le ventre, aucun panier ni banaste n’est toléré, mais les femmes ont de grandes poches dissimulées dans leurs tabliers.

    La revendeuse semble âgée d’environ quarante-cinq ans, les épaules et les hanches larges, la main rude de manipuler les charges, la voix claire et forte, les cheveux noirs de jais laissent apercevoir sous un fichu noué à la hâte, des oreilles où pendent de beaux anneaux d’or, à son cou, largement découvert, brille un collier à belles mailles, lui aussi en or. Elle le regarde avec des yeux gourmands.

       — Merci madame…

       — Tout le monde m’appelle Misè Anjounelle, alors…fais pareil.

    (Misè, nom donné, en Provence, à une femme de caractère, souvent seule, veuve ou restée fille, c’est une marque de respect. N.d.A)

    Elle le fixe, plonge son regard dans le sien, elle le jauge de la tête aux pieds, admire sans trop le montrer, la belle musculature et les épaules larges, elle pense « si le reste est à l’avenant, je serai pas perdante », elle hésite.

       — J’aurais peut-être quelque chose à te proposer mon mignon.

       — Si vous pensez que je peux…

       — Oui tu pourras, moi j’y arrive bien, alors toi, costaud comme tu es je me fais pas de souci, mais je te préviens, je suis pas riche, je pourrai pas te payer, mais je te nourris et je te loge, en échange tu devras aller jusqu’à Allauch avec mon charreton, en fin d’après-midi plusieurs fois par semaine. Tu iras chercher mes produits chez le paysan qui me fournit. Il me faut les vendre ici, dès le lendemain à la première heure où tu m’aideras à arranger mon étal et mes banastes, qu’en dis-tu ? Tu économises le manger et le logement, c’est comme si je te payais.

       — Je crois que vous êtes la fée que j’attendais.

    Elle éclata de rire et lui lança, à la volée, un autre abricot.

       — Vaï, tu pourras manger tous les fruits que tu veux, mon bèu. Allez, viens, je t’esplique ce que j’attends de toi et on fait la pache, comme les hommes ! 

    Elle rit de plus belle, accompagnée des rires des pessounièro, portëris, et autres repetièro qui n’ont rien perdu de cet échange.

    (Poissonnières, porteuses à la demande et revendeuses en tous genres. N.d.A.)

    L’une d’entre elles, la langue bien pendue, dit à sa voisine, sans même baisser la voix :

       — Et en prime le minot il aura le lit garni, què ! L’Anjounelle, eh bè, elle aura pas froid aux pieds, il a pas dû avoir beaucoup de femmes depuis qu’il est parti à la guerre elle va passer des nuits courtes mais agitées la Misè Anjounelle !

       — Oh que sûr, dit l’autre, tu penses bien qu’elle ne lui offre pas le gîte et le couvert juste pour pousser son charreton. Elle pourrait être sa mère mais, bon, comme on dit, hein « tout ce qui rentre fait ventre » elle va avoir les yeux qui parpelègent le matin, O’ purge, si y’avait pas mon vieux mari à la maison, je l’aurais bien embauché, moi ce grand bédigas, il est beau comme un cœur et ses yeux, dis, tu as vu ses yeux de chien triste ? O’ fan je craque ! Elles partirent alors d’un gros rire qui fit tressauter leurs poitrines généreuses mal contenues dans des blouses largement échancrées.

     

    Misè Anjounelle et Bienvenu, se serrèrent la main, l’accord était conclu.

    Bienvenu en homme ayant grandi dans les montagnes de l’arrière-pays, se disait en son for intérieur que jamais, oh non jamais, dans son village et même à Guillaumes, une femme, seule de surcroît, n’aurait osé parler à un homme sans baisser le regard. Jamais elle n’aurait eu le culot de lui serrer la main comme le font maquignons et éleveurs.

       — Les temps changent est-ce que ce sont les effets de cette guerre, l’approche de ce fameux vingtième siècle dont on parle tant ou de la République ? un peu de tout peut-être, ou alors c’est moi qui ne suis pas à ma place, les marseillais se sont montrés exemplaires en créant la Ligue du Midi, on m’avait dit qu’ils étaient braillards, coléreux, frondeurs et fainéants, je constate que c’est vrai, sauf pour la fainéantise, il n’y a qu’à voir ici, sur les rives de ce Vieux-Port, la vie laborieuse qu’il y a. Par contre, la discrétion et la réserve, ils ne connaissent pas, et les femmes ne sont pas en reste. Je ne vais pas m’en plaindre, cette Anjounelle un peu effrontée vient de me sortir de ma peine, et je dois bien l’avouer, qu’une femme regarde les hommes droit dans les yeux, moi j’aime bien.

    Il soliloque seul, assis sur une bite d’amarrage, devant le beau bâtiment de l’Hôtel de Ville, face au port, face aux navires amarrés mais prêts à partir pour d’autres horizons. Elle lui a donné rendez-vous ici en début d’après-midi, ils iront ensemble chez le maraîcher, route d’Allauch.

       — Attends-moi à deux heures, devant l’Hôtel de Ville. 

    (A Marseille, comme en Provence, on ne dit pas quatorze heures, mais deux heures et à midi, c’est le dîner et le soir le souper, comme du temps du roi Louis XIV. N.d.A.)

       — A midi je ferme boutique, je monte chez moi, je mange un bout, je dors une heure et je te rejoins avec le charreton, nous irons ensemble, il faut que je te montre la route et que je te présente à maître Tyran puis on rentre. Tè ça me fera des vacances de pas avoir à tirer la carriole chargée. Demain matin, tu quittes ton hôtel pouilleux et après les deux coups du clocher des Accoules, tu viens à la maison chercher la carriole et tu commences ton travail, ça te va ? le soir tu couches sous mon toit, je t’aurai préparé une paillasse dans un cafoùtchi. 

    Il avait acquiescé. Un sourire aux lèvres, il avait osé ajouter :

       — Vous êtes une personne qui sait ce qu’elle veut, dans mon pays les femmes ne sont pas aussi autoritaires et déterminées, ne vous vexez pas, de ma part c’est un compliment. Il se dit partout que dans ce vingtième siècle qui approche, le monde va changer, depuis que je suis ici, je le crois volontiers, vous êtes même en avance…

       — Et encore, mon bèu, t’as pas tout vu, à Marseille les femmes sans mari, sont obligées d’avoir du caractère…enfin celles qui veulent pas finir comme les radasses à marins de ton hôtel. Ici on dit : « Leis homès fan lei leis et lei fremos, lei mœurs » 

    (Les hommes font les lois, les femmes les mœurs. En vieux provençal de Marseille du XVIIIème siècle. N.d.A.)

       — Allez, file, on fait les basaruto et je rate des ventes, profites-en pour te repérer dans les rues du quartier en face, il s’appelle le Panier, c’est là que je vis. Je suis en haut de la rue des Muettes, depuis l’Hôtel de Ville tu montes la rue de la Prison, en haut à gauche, la montée des Accoules, les escaliers qui vont vers la rue des Moulins et tout de suite à gauche, la rue des Muettes, au carrefour avec la rue du Panier, c’est là, la maison avec la porte bleue, y’a mon nom dessus. Ah j’ai failli oublier, tu as un chapeau de paille à large bord ? je t’en apporterai un, le soleil cogne sur les chemins.

       — Si j’ose…la rue des Muettes, euh, ni vous ni vos comparses ne le sont, c’est de l’humour ?

       — Les femmes, les soirs d’été, ont pris depuis longtemps, l’habitude de barjaquer entre elles en prenant le frais, un jour quelqu’un a dit : « Aqui la carriero deis mutos, voilà la rue des muettes ! », les rues de mon quartier ont toutes des noms qui ont une histoire, vraie ou exagérée...

    à suivre.

     

     


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  • J'y serai avec tous mes romans de Provence

    Le salon du livre de Plan de Cuques

     

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